Lausanne – Coupe du Monde 2014

Lausanne - Coupe du Monde 2014

Je suis fasciné par ces moments de liesse collective que déclenchent les grands matches de foot, notamment lors de la Coupe du Monde. Ceux-ci m’interrogent toujours : qu’est-ce qui fait qu’un jeu – entre 22 personnes – à l’autre bout du monde, crée autant de joie, et corollairement autant de déception dans les pays d’où sont originaires les joueurs ? Comment ce sport, cette compétition réussit-elle, pour le meilleur comme pour le pire, à rassembler de la sorte les foules autour d’une identité nationale. Comment se fait-il que des personnes s’identifient ainsi à une équipe au point de pouvoir dire, sur le résultat de 90 minutes de jeu : « j’ai honte » ou « je suis fier » d’être de tel ou tel pays ?
Par delà des dérives, les matches rassemblent les gens. Autour de valeurs, certes superficielles, d’origine ou de lieu de vie. Et ces identités se créent toujours en opposition à d’autres. Rien n’est parfait…
Mais j’ai vu aussi des gens de toutes origines : kosovars, macédoniens, palestiniens, être heureux de la victoire de l’équipe de Suisse, simplement parce qu’ils vivaient dans ce pays… ou aussi, mais pas seulement, parce que des jeunes, issus de leur culture, avaient su se faire accueillir dans l’équipe Suisse. Cela aussi, c’est de l’intégration.
Le sport est un combat, un succédanné de guerre, je le pense. Et les klaxons assourdissants (vraiment assourdissants !) entendus à Lausanne après cette victoire ne sont pas sans rappeler les scènes de joie qui ponctuent les armistices dans les pays vaiqueurs…
« Panem et circenses » disaient déjà les Romains. Les choses n’ont peut-être pas tant changé que cela en 2000 ans.
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(Fête de la victoire de la Suisse contre l’Equateur, le 15 juin 2014)

Nikon D3S – Nikkor 70-200mm f/2.8 à 70mm
1/1250s – f/2.8 – 800 ISO

Le marchand de sable – The sandman

Image

(Paris, XIIIe, le 5 avril 2014)
Fresque de Levalet (Encre de chine sur kraft et mortier sur mur)
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Une fresque très forte de Levalet, qui fait écho à la dureté de la vie parisienne. Levalet est un professeur d’arts plastiques, mais aussi, la nuit, un artiste de ‘street art’.

Les SDF, les mendiants, les ‘laissés pour compte’ sont toujours plus présents à Paris. Cet aspect me frappe à chacun de mes séjours – réguliers mais espacés – dans la Ville Lumière. La dureté, c’est aussi, et peut-être avant tout, l’indifférence à l’égard de ces exclus de la vie sociale.

Cette fresque illustre cela à la perfection et l’indifférence du passant renforce le propos. Seul l’enfant tourne la tête et semble voir l’invisible.

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A very strong fresco by Levalet, which echoes the hardness of Parisian life. Levalet is a professor of visual arts, but also at night, an artist of ‘street art’.

The homeless, beggars, ‘left behind’ are always more present in Paris. This aspect shocks me at each of my stays – but regular spaced – in the City of Light. Hardness is also, and perhaps above all, the indifference to those excluded from social life.

This fresco illustrates that to perfection and the indifference of the walker reinforces this point. Only the child turns his head and seems to see the invisible.
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Nikon D700 – Sigma 35mm f/1.4
1/400s – f/3.5 – 200 ISO